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pour élaborer une séquence didactique

Pour élaborer une séquence didactique /Fiche de synthèse

1/Cadre conceptuel


- Contextualiser la séquence (préciser le niveau, le moment de l'année),
- Préciser les compétences visées,
- Proposer des activités en respectant deux notions : la cohérence et la progression.

2/Dispositif didactique

ÜEtude de texte
Définir l'objectif spécifique de l'activité 
Définir l'approche : ex : lecture méthodique :
Identifier le support 
Définir les centres d’intérêt 
Bilan élève

ÜActivité de langue
Définir l'objectif spécifique de l'activité.
Préciser l'intitulé du cours 
Proposer un corpus
Proposer des exercices d'application et d'appropriation 

ÜActivité orale
Préciser l'objectif spécifique de l'activité
Définir les consignes à noter sur le tableau

ÜActivité de travaux encadrés
Préciser l'objectif spécifique de l'activité
Définir les consignes et préciser les taches à effectuer hors-classe et en classe.

ÜActivité de production écrite
Définir l'objectif spécifique de l'activité 
Préciser les consignes à suivre 
Proposer des critères d'évaluation

 

 

2) Le dispositif d'apprentissage : une démarche herméneutique

Lire une œuvre intégrale dans le cycle secondaire qualifiant, c’est mettre en œuvre aussi une démarche herméneutique .Il s’agit de proposer des itinéraires possibles de construction des savoirs et des savoir-faire.

Les dispositifs d'apprentissage doivent être au niveau de cette démarche, l’illustration de certains choix qui ne peuvent être aléatoires.

a)Impliquer l'élève
Comme le préconise la réforme de l’enseignement/apprentissage du français, l'élève doit être le centre et l'acteur de l'apprentissage. Il est question ici d’une une mise en valeur de la vision constructiviste de l'enseignement. Ce qui nous invite à repenser le rôle de l'enseignant, la relation élève/enseignant et aussi le statut des supports de l'enseignement. L'œuvre intégrale, qui est le nouvel objet de cet enseignement, n'est plus à considérer comme une fin en soi. Elle doit être conçue comme un moyen qui permet de construire une démarche d'apprentissage. L'élève ne doit plus subir le savoir du professeur sur telle ou telle œuvre .Il doit être actif, s'impliquer dans le cours et participer à la construction de son savoir.
Pour atteindre cet objectif, il faudrait l'intéresser et susciter son intérêt. Comment ?

b) Pour lancer la séquence didactique :

Pourquoi commencer par "donner" un cadre explicatif préétabli qui expose « tout » le savoir présumé sur l’œuvre à étudier, à découvrir ? (on commence souvent la séquence par ce qu’on appelle la contextualisation de l’œuvre : biographie de l’auteur, contexte historique et culturel, personnages ...)

Une des finalités de la réforme de l’enseignement/apprentissage du français, et d'ailleurs de tout système éducatif, est de créer un lecteur autonome. Or, pour cultiver cette autonomie chez l'apprenant, il ne faudrait pas lui "donner" mais l'inviter à chercher, lui permettre de "construire".L’élève doit réfléchir afin de pouvoir construire. Si on lui impose, dès le départ un sens donné, les finalités de l'enseignement-apprentissage risquent de se réduire à la reconnaissance, à la restitution et à la mémorisation.

Il faudrait impliquer l'apprenant en l'invitant à effectuer des tâches précises. Face à un obstacle de lecture, il doit apprendre à chercher des outils pour entrer dans le texte. On développe ainsi une démarche qui lui permettrait de trouver une éventuelle signification. Il faudrait entrer dans l’œuvre à partir de ses propres composantes textuelles

Toute introduction d'un "savoir" pour lire une œuvre intégrale nécessite une véritable réflexion didactique sur son statut et sa finalité par rapport au dispositif d'apprentissage conçu.
Comment donc introduire tout savoir qu'il soit culturel ou méthodologique ?

c) Pour construire le savoir méthodologique et culturel

Le texte officiel relatif à l’enseignement du français dans le cycle qualifiant souligne constamment le fait que le travail sur l'œuvre intégrale s'inscrit dans une double perspective : d’abord méthodologique, culturelle ensuite.

A travers ce support il faudrait développer chez l'apprenant des méthodes lui permettant de résoudre des problèmes de lecture face aux textes littéraires et non littéraires. .
Tout l'enjeu de la pratique pédagogique est de faire en sorte qu'un objectif devienne un obstacle pour que, quand la personne travaille à une tâche, elle découvre l'obstacle, et à partir de là, puisse accéder au savoir qui lui permette de franchir cet obstacle (…) c'est dans la mesure où les savoirs apparaissent à nos élèves comme des moyens de franchir des obstacles qu'ils ont découverts dans l'effectuation des tâches qui leur sont proposés, que le savoir peut avoir un sens pour eux .

Tout savoir doit être inscrit dans un processus de construction de sens. En finalisant tout apport qu'il soit instrumental, méthodologique ou culturel, on donne du sens à ce que nous enseignons. L’élève doit toujours comprendre la fonction de ce qu'on est entrain de faire à tel ou tel instant de notre cours.

Dans un contexte où la simple information n'est plus utile car facilement accessible grâce aux technologies de la communication, il est urgent ; à l’école ; de construire le sens des savoirs.
Mais comment savoir le moment opportun pour construire tel ou tel type de savoir ?

d) Le projet de lecture

Un projet de lecture est une perspective de lecture dans une œuvre intégrale. Il propose un parcours (il devrait y en avoir plusieurs). Toutefois, tout parcours de lecture doit être justifié par des indices paratextuels et textuels.

C'est ce parcours qui spécifie la lecture, motive le choix des extraits qui vont lui servir de point d’ancrage et alimente les synthèses à construire. Il permet donc d'articuler les divers modes de lecture: lecture d'extraits, lecture transversale et groupements de textes. Il donne aussi du sens à toutes les autres activités de classe à proposer (langue, oral, travaux encadrés et production écrite).
Le projet de lecture permet notamment de justifier le choix du support de l'évaluation et les critères de cette dernière.

C’est le projet de lecture qui donne sens et cohérence à la séquence. Il donne le sens à tous les savoirs à construire, et par conséquent à notre pratique enseignante.

En s'interrogeant sur le statut, la finalité et les modalités de mise en œuvre de chaque activité ou support d'activité de classe on donne du sens à notre pratique enseignante.

Ceci dit, proposer une perspective de lecture, un parcours ne risque t-il pas d'enfermer l'œuvre dans le sens d’une problématique thématique ou technique donnée ?

Tout d'abord, il n'y a pas d'itinéraire- type.

Tout parcours de lecture doit être souple .Il doit s'inscrire dans la double perspective de l'enseignement/ apprentissage du français, à savoir la perspective méthodologique et la perspective culturelle. En plus, l’étude de l’œuvre devrait faire appel à d'autres textes littéraires mais aussi non littéraires. Encore une fois, tout dépend du projet de lecture. De la même manière que ce projet nous permet d'entrer dans l'œuvre, il devrait nous faciliter l'ouverture vers d'autres modes d'expression culturelle. 

e) Sortir de l'œuvre : construire la culture

L'œuvre intégrale doit être un instrument de travail intellectuel qui invite l'apprenant à construire son propre point de vue.

En appréhendant l'œuvre à travers des regards croisés, l’élève apprend à résoudre quelques problèmes de lecture liés aux différents genres littéraires. Il apprend aussi à comprendre les motivations possibles de certains modes d'expression culturelle et à s'ouvrir sur certains codes spécifiques, et sur d’autres cultures. L’enseignement /apprentissage du français permet ainsi à l’apprenant de construire son propre capital culturel. Il lui permet d’apprendre à devenir citoyen du monde.

 

CONCLUSION

Pour enseigner le français dans le cycle secondaire qualifiant à partir d’une œuvre intégrale romanesque c’est une pédagogie active et coopérative qu’il faudrait mettre en œuvre. La démarche du projet est à cet égard fondatrice. Tout savoir construit devient alors outil pour comprendre le sens et les finalités des différents apprentissages. Pour réussir dans cette tache, les praticiens doivent acquérir la formation didactique et pédagogique appropriée. C’est pour cela que la formation initiale et continue est aujourd’hui plus que jamais une priorité majeure pour le devenir de notre système éducatif et pour l’avenir de notre société.
L’expérimentation de nouveaux dispositifs et méthodes d'’apprentissage est une autre voie pour améliorer notre école. 

 

RFFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 

1) Armand, A .Histoire littéraire, théories et pratiques, Bertrand Lacoste, 1993.
2) Collectif, Lire méthodiquement des textes, Bertrand Lacoste, 1995.
3) Collectif, La séquence didactique en français, Bertrand Lacoste, 1995.
4)Harouchi, la pédagogie des compétences, éd. Le Fennec, 2003.
5) Langlade, la didactique au capes des lettres, Bertrand Lacoste, 1995.
6) M.E.N, Les orientations pédagogiques générales pour l’enseignement du français dans le cycle secondaire qualifiant, Novembre, 2007. 



04/07/2018
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