conseillerpedago-s. BOUKHALEF

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ENSEIGNEMENT DU FLE ET ŒUVRE INTEGRALE Cycle secondaire qualifiant au Maroc

Suite à la réforme du système éducatif marocain, réforme engagée en 1999, et recommandée par la charte nationale d’éducation et de formation, l’enseignement/ apprentissage du français dans le cycle secondaire qualifiant à l’instar des autres disciplines, repose désormais sur le concept de compétence.

 L’une de ses premières finalités est la formation d’un citoyen autonome qui peut s’approprier des valeurs civiques et humaines universelles et qui est doté de compétences de communication susceptibles de faciliter son intégration dans le monde du travail.

Penser une formation, un enseignement en termes de compétences constitue un choix pédagogique qui repose sur des présupposés concernant l’apprentissage. Ces présupposés posent comme principe qu’apprendre c’est maîtriser des situations de plus en plus complexes. Pour développer des compétences, il faudrait travailler par problèmes par projet, donc proposer des tâches qui inciteraient l’apprenant, à mobiliser des acquis et à chercher à les compléter.

Un tel choix, ne peut qu’induire un changement au niveau des programmes d’abord, ensuite et c’est d’ailleurs le plus important, au niveau du dispositif didactique et pédagogique de leur mise en œuvre. Ainsi, de nouveaux programmes de lycée ont été mis en place au début des années 2000, et ont à partir de 2004 et jusqu’à 2007, fait l’objet d’une rénovation. Mais dans tous les textes officiels, les orientations pédagogique générales pour l’enseignement du français dans le cycle secondaire qualifiant, en l’occurrence, l’œuvre intégrale apparaît comme étant le nouvel objet d’enseignent proposé, le support fondamental des diverses activités qui devraient caractériser cet enseignement.

  1. I.                    L’exploitation pédagogique de l’œuvre intégrale, une entreprise difficile

 

L'introduction de ce nouvel objet d'enseignement : l’œuvre intégrale, cause d’énormes problèmes au niveau de la gestion pédagogique de la classe de français.

-          Comment gérer les diverses situations d'apprentissage du français à partir de cet objet d'enseignement ?

-          Commet faire d'un seul objet d’enseignement le support fondamental de toutes les activités de classe sans tomber dans l'incohérence ?

-          Comment impliquer un élève souvent réticent car ne comprenant toujours pas pourquoi on lui demande de faire des recherches à un certain moment, et pourquoi on travaille sur tel extrait plutôt que sur tel autre. ? Les contenus de l'enseignement proposé lui apparaissent souvent disparates et donc forcement insignifiants.

-          Comment justifier le choix des activités qui relèvent de champs d'apprentissage diversifiés à savoir « la lecture, l’écrit, la langue, l’oral et les travaux encadres" ?

-          Comment expliquer l'intégration d'extraits autres que ceux de l'œuvre intégrale puisque l'une des finalités de la réforme est "l'acquisition d'un savoir littéraire culturel, l'ouverture à d'autres modes d'expression culturelle"?

L’exploitation pédagogique de l'œuvre intégrale en cours de français pose de sérieux problèmes. Intervenir sur plusieurs fronts pédagogiques à partir d'un seul et unique support perturbe le professeur dans l’accomplissement de son rôle traditionnel et dans ses pratiques "courantes".

 

  1. II.                  Exploitation pédagogique de l’œuvre intégrale et dispositif d’apprentissage 

Pour faciliter l’exploitation pédagogique de l’œuvre intégrale romanesque dans le cycle secondaire qualifiant, il faudrait mettre en place un dispositif d’apprentissage qui allie démarche didactique et démarche herméneutique.

1) une démarche didactique


a- Pour définir une notion clé: la séquence didactique

Dans les Orientations Pédagogiques Générales la séquence est définie comme étant un ensemble d'activités « visant le développement de compétences. Celles-ci constituent une réponse aux besoins des élèves ».

Ce concept répond donc parfaitement aux finalités de la réforme de l’enseignement du français puisqu’il met l'apprenant au centre de l'action pédagogique. Ce sont les besoins de ce dernier qui déterminent les activités de la séquence. 

Essayons de définir cette notion-clé .Elle nous offre les fondements de notre démarche didactique, premier déterminant dans l'élaboration de tout dispositif d'apprentissage à construire.

Le Petit Robert définit "la séquence" comme "suite ordonnée d'éléments, d'opérations", "une suite graduelle, progressive, dans une direction déterminée".

Ce qui est à souligner dans cette définition générale c'est l'omniprésence de la notion de "cohérence", de "progression", et de finalité ; notions qui se retrouvent dans la définition de séquence dans le champ de la didactique.

La séquence didactique organise « sur un ensemble de séances des activités de lecture et d'écriture visant à faire acquérir à des élèves clairement identifiés un certain nombre de savoir et de savoir faire préalablement définis" .
Une séquence didactique "s'inscrit dans un projet général et comporte une série articulée d'exercices collectifs et individuels d'observation, de manipulation et de production de textes. Elle suppose la délimitation d'objectifs d'apprentissage limités (…) est une articulation systématique des éléments enseignés». 
La séquence didactique est donc un dispositif permettant à des élèves précis de s'approprier des savoirs et des savoir-faire. "L'évaluation qui clôt la séquence didactique" permettra en même temps "d'évaluer les nouveaux acquis et prévoir les actions de remédiations, de soutien ou de prolongement qui s'imposent».

b- La séquence didactique : cadre général du dispositif didactique


Pour récapituler, une séquence est un dispositif qui met en place le cheminement d'un apprentissage cohérent et progressif aboutissant à une évaluation. Cette dernière permettra à l’enseignant soit de prévoir des actions de soutien, soit de programmer une nouvelle séquence didactique.
Le texte officiel précise que les activités d’enseignement du français à mettre en œuvre dans une séquence : la lecture, l'activité orale, les travaux encadrés et enfin la production écrite.

L'œuvre intégrale, comme nous l'avions déjà signalé, "apparaît comme le support principal des diverses activités qui caractérisent cet enseignement».

Les séquences didactiques relatives à l’œuvre intégrale doivent être aussi variées que les supports eux même : "Le niveau de la classe, la situation de la séquence dans le projet pédagogique annuel et les objectifs (….) constituent par ailleurs autant de facteurs de variété supplémentaires».
La séquence didactique apparaît donc "à la fois comme l’espace privilégié du traitement didactique des savoirs et comme la base de tout projet annuel». Elle nous offre un cadre général certes mais pas suffisant pour gérer l'enseignement / apprentissage du français dans le secondaire qualifiant à partir d’une œuvre intégrale.

Ces repères nous ont permis d’élaborer une fiche de synthèse qui récapitule la plupart des éléments nécessaires à l’élaboration de notre dispositif didactique. Elle nous offre un cadre général qui permettrait de mieux gérer  l’enseignement/ apprentissage du français dans le cycle secondaire qualifiant à partir d’une œuvre intégrale.



04/07/2018
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